Historique des établissements JM Godet
Fernand et Suzanne Godet ont jusque-là sillonné l’ouest de la France, de Châtre dans l’Indre, à Mamers dans la Sarthe et Nantes en Loire Atlantique. Lui est tonnelier et elle, gérante de bar. à Loches, en Indre-et-Loire, Ils découvrent la graineterie de la ville, l’achètent et choisissent d’y travailler ensemble comme vendeurs de graines, de semences et concessionnaires d’aliment du bétail Duquesne-Purina. Une zone géographique leur est attribuée, l’Indre et Loire, région de polyculture, porc, volaille, lapin, vache laitière, céréales. Tout y est vendu en vrac, dans des bacs de 100 kg, et l’approvisionnement se fait par le train; la gare est attenante.
La graineterie est scindée en 2 parties : Le fils reprend la concession Duquesne-Purina. Il fait le choix de l’élevage et de l’alimentation animale, le monde agricole l’intéresse. Ainsi à 25 ans, après avoir fait des études de « cuistot », Jean-Marie se retrouve à la tête de la concession d’alimentation animale. Le Fonds de commerce représente 500 tonnes/an. Il travaille alors à son domicile et assure tous les postes de l’entreprise ; chauffeur, magasinier, acheteur et représentant. La fille récupère la graineterie avec son mari. Celui-ci change de métier, il était préparateur en pharmacie.
L’activité prospère. Maryse, la femme de Jean-Marie, jusque-là secrétaire chez Lardieu dans l’électronique, rejoint l’entreprise. Un chauffeur est aussi embauché pour les livraisons en élevages. L’approvisionnement en aliments s’accélère grâce au trafic routier. La logistique ferroviaire ne suffit plus : un wagon équivaut à 10 jours de délai et 2 wagons à 40 tonnes par mois. La formation du couple, aussi bien en comptabilité qu’en nutrition est assurée par la société Duquesne-Purina. En 1883, en France, Amédée Duquesne, pharmacien-chimiste, découvre l’aliment composé de matières premières séchées. Après 1888, les pâtées Duquesne collectionnent les diplômes d'Or, d'Argent, les grands prix aux expositions internationales de Paris, Bruxelles, Londres et Milan. En 1894, aux USA, George Robinson, William Andrews et William H. Danforth fondent la Robinson-Danforth Commission Company et s’établissent dans le secteur de la fabrication d’aliments pour animaux de ferme. En 1902, la société s'appelle Ralston PURINA. En 1957, DUQUESNE est la première marque française et ses usines de Montfort-sur-Risle, Eure, Pommevic, Tarn-et-Garonne, Nancy, Grand Moulin Vilgrain-Meurthe et Moselle, comptent parmi les plus spécialisées au monde. C’est en 1960, que les 2 sociétés s'associent et deviennent Duquesne-Purina. Enfin, en 2001, Nestlé S.A. acquiert Ralston Purina, fusionnant ainsi deux entreprises mondiales et se spécialise dans l'alimentation pour animaux de compagnie.
Définitivement trop à l’étroit dans Loches, les époux Godet décident de monter la 1ère tranche d’un bâtiment de stockage un peu plus loin dans la zone industrielle. Avec le temps, d’autres salariés rejoignent le couple: chauffeurs, représentants, magasinier. A cette époque, Jean-Marie s’occupe essentiellement des élevages de lapins et de gibiers. Le couple est souvent invité par son fournisseur à de beaux voyages car les résultats de la concession sont excellents, parmi les meilleurs de France. L’occasion pour lui d’organiser tous les ans de grands repas avec les gardes chasse, ses clients gibiers. L’esprit reste familial et bon vivant.
Précurseur en Indre-et-Loire, Jean-Marie fournit les élevages de lapins en aliment Duquesne-Purina. A cette occasion, il a acquis un savoir-faire pour lequel il reçoit la Canule d’or du meilleur inséminateur. Le potentiel d’élevages est important sur le territoire. Il participe à de nombreux essais avec des partenaires, tels que l’INRA ou les sélectionneurs. Rapidement, il intervient en conseillant sur l’aliment et la conduite technique d’élevage. L’entérocolite met fin à cette période et la société perd alors jusqu’à 300 tonnes d’aliments lapin par mois. Il faut rebondir.
La société JM Godet se lance à la conquête des ateliers laitiers et des nombreux cahiers des charges de la région fromagère. L’activité de concessionnaire de Duquesne-Purina ne suffit plus car la tendance est à la transparence de l’alimentation et plutôt à la vente de matières premières en l’état. Les éleveurs veulent des produits différents et moins chers. La gamme des aliments Duquesne-Purina est donc complétée avec des produits que Jean-Marie et ses représentants façonnent eux-mêmes et de nombreuses matières premières : Pulpe de Betterave, Tourteau de Soja, Luzerne, Drêches, Corn Gluten Feed, Cacao…
Les établissements JM Godet comptent maintenant 13 salariés, 3 représentants, 6 chauffeurs, un magasinier, une secrétaire à mi-temps, Maryse et Jean-Marie. Des bureaux sont construits pour loger tout le monde. La société s’émancipe encore davantage de Duquesne-Purina en faisant façonner une partie de sa gamme d’aliments chez Safcab, à Pas-de-Jeu dans les Deux-Sèvres. Duquesne-Purina continue de fournir l’aliment gibier.
Alors que la société flirte avec les 27000 tonnes/an, c’est naturellement que Jean-Marie et Maryse décident de céder leur société. Ils se tournent vers leur réseau professionnel. Les relations avec Nutriciab sont bonnes, elles ont débuté dès 2006 ; les hommes se connaissent bien. Au départ, il s’agit plutôt de façonnage mais bientôt les époux sont ouverts à une proposition de rachat. L’accord prévoit une transition pendant laquelle Jean-Marie reste à la direction une année et Maryse prévoit de prendre sa retraite fin 2019. Quelques investissements sont faits, un nouveau camion et l’installation d’un portail à l’entrée.
C’est Fabien, l’un des deux fils qui reprend la fonction de direction. Il connait bien l’entreprise. A l’origine commercial dans le foie gras, il a intégré les établissements JM Godet pour planifier les approvisionnements et la logistique avec ses parents. Nutriciab est chargé des services supports, informatique, comptabilité et Ressources Humaines. Reste dans l’entreprise le cœur de l’activité : les achats, l’administration des ventes, le commercial et la logistique.
Les contraintes des Cahiers des Charges évoluent notamment avec la gestion des OGM. Les laiteries référencent les fabricants certifiés pour la livraison des matières premières et d’aliments auprès de leurs adhérents. La décision est prise de demander la certification RCNA STNO* négoce pour répondre à ces demandes. Après un an de mise en place du système qualité répondant aux exigences du référentiel, les établissements JM Godet sont certifiés en juin 2022. Ainsi, les aliments vendus répondent à tous les Cahiers des charges ruminants demandant cette certification, ainsi qu’aux exigences des laiteries de la région. La certification est aussi un système de management d’entreprise avec des indicateurs de suivi de l’activité.
*RCNA-STNO : Référentiel de Certification de la Nutrition Animale – Socle Technique Non Ogm.